Sur le perron
- anne morize
- 22 oct.
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 déc.

Il m'est arrivé un truc incroyable. C'était quelques semaines avant que la police n'abatte le célèbre criminel, Jacques Mesrine. C'était un soir de début d'hiver, il faisait déjà nuit. Nous étions attablés dans la cuisine de la maison de mon père, je venais régulièrement lui rendre visite à cette époque. Un ami nous avait rejoint.
Quelqu'un frappe vigoureusement à la porte. Nous étions probablement la seule maison dont la fenêtre était éclairée au bord de la route, cible idéale pour s'enquérir de son chemin. Je me lève pour ouvrir. Un homme imposant, à fort accent sud-américain se tient sur le perron.
Silence dans la cuisine. Je suis debout, face à lui, pas vaillant je dois avouer. "Pouvez-vous m'indiquer comment rejoindre Auxerre par la route" demande-t-il. La grosse Mercedes noire ronronne sur le bas côté, Dans la pénombre de la nuit, j'aperçois la silhouette d'un homme à forte carrure à l'arrière de la voiture. Une mystérieuse femme immobile siège à l'avant.
Nous avions reconnu Jacques Mesrine, l'ennemi public numéro 1 , l'homme recherché par toutes les polices de France. Il s'était brièvement invité dans mon village, sur le perron de la maison de mon père. Il était reparti dans la nuit, sur les petites routes que nous lui avions indiquées, à l'abri des regards et des contrôles de police.







