Le mono
- anne morize
- 24 nov.
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 déc.

Traversant au galop un interminable pré, moi, Robin des bois, je ferais demi-tour devant le bus, sous le regard ébahi des enfants du quartier. J'y étais presque, plus que quelques mètres. Je me présente , F., directeur du centre social, fervent militant de l'éducation populaire donnant de ma personne dans mon costume de justicier. Les grands jeux, c'était mon truc. Jamais à cours d'idées, je m'y engageais de toute la vigueur de ma jeunesse. Etais-je déjà monté sur le dos d'un cheval? Un peu. Sûrement. Avais-je déjà fendu l'air dans le bruit fracassant des sabots d'un cheval au galop? Ah non, jamais. Et pourtant me voila. La vie solidement accrochée à une crinière, le sourire vaguement vainqueur. Je l'avais fait ce demi-tour devant le bus. Maladroitement campé sur ma monture, j'étais fièrement reparti, moi le mono à vie, parfois directeur, toujours justicier.







