Le jeu
- anne morize
- 9 oct.
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.

Par la fenêtre de la cuisine, je regardais notre petit troupeau de chèvre paître dans le pré en face de la maison. La matinée était douce. Nous avions accueilli quelques semaines auparavant un jeune bouc que nous avait prêté un ami. C'était la période de reproduction. Au mois de mars, nous aurions des petits… et du lait de chèvre. Ma compagne allait faire du fromage.
Il était sympa ce bouc, jeune, vigoureux et joueur. Nous l'avions surnommé Boubou. Je décidai d'aller rejoindre le troupeau et joueur moi aussi, je me mis à courir dans le pré. Les chèvres, impassibles, me regardaient m'agiter. Boubou semblait plutôt motivé pour participer au jeu que je lui proposais. Mais les règles ne devaient pas être claires. Après avoir couru quelques secondes à mes côtés, Boubou profita de ma foulée pour glisser sa tête entre mes jambes et me projeter puissamment dans les airs. J'avais compris un peu tard les intentions de mon compagnon de jeu. Ma chute fut amortie par quelques orties piquantes et herbes drues de cette fin d'automne.
La matinée était douce, le soleil filtrait à travers la haie et je regardais mon petit troupeau paitre dans le pré. J'appréciais, attendri, que Boubou, mon compagnon d'un temps, soit de ces boucs qui sont nés sans corne.







