L'enfant du milieu
- anne morize
- 17 oct.
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 déc.

Nous habitions le hameau d'un petit village niché dans une belle campagne normande. Nos voisines les vaches broutaient la tendre et verte herbe des prés qui entouraient notre jardin. Une petite route terreuse passait devant notre maison et guidait le chemin des rares visiteurs qui s'y s'aventuraient pour nous rendre visite. J'ai 8 ans, une grande sœur et un petit frère, je suis l'enfant du milieu, celui qui a toujours du mal à trouver sa place il parait. C'est dimanche. Il pleut. Comme souvent. Mes parents, insensibles à nos objections météorologiques (si on attendait le beau temps, on ne ferait jamais rien!), ont décidé de nous emmener à une fête du cheval. Ma sœur a mal au ventre. Elle va rester bien au chaud à la maison. Moi aussi j'ai mal au ventre. Incrédules et convaincus que ma seule ambition était de rester avec elle, mes parents n'ont rien lâché. La main sur la poignée de la portière, la capuche de mon imperméable rouge arrimée sur la tête, je ne suis jamais montée dans la voiture. J'ai fait demi-tour, je suis rentrée dans la maison, j'ai retiré mon imperméable et suis allée me coucher, au chaud, sous ma couette, ma mère inquiète à mon chevet. J'avais vomi. Je l'avais pourtant dit que moi aussi j'avais mal au ventre. Mais on ne me croit jamais. Peut-être parce que je suis l'enfant du milieu.







